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Trop nombreux et trop gourmands sont nos avocats

    

Il est plus facile d'ouvrir une huître sans couteau que la bouche d'un avocat sans avance disait à juste titre Barten Holyday.


Un justiciable nécessiteux et fauché a-t-il le droit comme le stipule clairement la constitution à la justice ? Difficile de l’affirmer. Et pour cause, le coût de plus en plus onéreux des procédures qui devient de facto, un véritable obstacle à l'application du droit pour les  plus pauvres de nos concitoyens.

Pour défendre ses droits, le justiciable lambda qui franchira les portes d'un cabinet d’avocat doit avoir les reins solides. Il a besoin en effet de grosses sommes d’argent pour couvrir tous les frais nécessaires pour porter son affaire devant les tribunaux et obtenir un hypothétique jugement qui n’est jamais gagné d’avance.

 A Souk Ahras, ville pauvre et délaissée par les pouvoirs publics et où le chômage fait des ravages, le nombre d’avocats et contrairement à la logique, ne cesse d’augmenter au point de placer cette modeste ville parmi les plus grandes cités internationales où le taux d'avocats par habitant est le plus élevé au monde. On parle de presque 185 avocats à travers cette wilaya déserte et économiquement morte et qui  de surcroit n’a même pas une cour de justice ni un tribunal administratif ou commercial comme ses voisine Guelma, Tebessa et Annaba ou  encore l'ancienne petite bourgade Oum El Boughi.

Malheureusement ce nombre excessif d’avocats ne va pas en paire avec la qualité de défense qu’espère le simple justiciable. Leurs honoraires restent très chers et au-dessus de la qualité de leur travail. Ils sont souvent trop bien payés pour ce qu’ils font réellement. Rares sont les avocats à Souk Ahras qui méritent effectivement ce nom. Beaucoup d’entre eux ont été sanctionnés au moins une fois par leur barreau et ils continuent impunément de salir cette profession honorable et distinguée.

Si les tribunaux, les huissiers et les avocats trouvent leurs comptes dans cette situation tragique de la justice, le pauvre justiciable souk-ahrassien, lui, paie cash la facture. C’est pour cette raison que l’avocat est devenu au fil du temps honnis et abhorré par une grande frange de la population de Souk Ahras, lasse et perdue dans les méandres de cette justice avec un petit « j ».

Beaucoup ne comprennent pas comment de simples licencié en droit sont parvenus à devenir en l’espace de quelques années de véritables nababs qui roulent carrosse et qui nichent les palaces.

Qui contrôle ces avocats ? Sur quelle base sont fixés leurs honoraires ? Y a-t-il un barème clair qui justifie les exigences financières de ces robes noires ? Telles sont les interrogations de la plupart des justiciables qui ont eu un jour le malheur d’avoir affaire avec ces professionnels de la rhétorique et du bla-bla.


Seul le fisc peut contrôler cette catégorie de profession libérale, mais les avocats n’ont jamais été inquiétés par cette institution qui est loin d’être elle aussi irréprochable. Selon un haut responsable des impôts de Souk Ahras ( que je ne citerai pas son nom ), les avocats et les médecins sont les plus grands fraudeurs du fisc. Ils ne déclarent même pas le 1/10 de ce qu’ils perçoivent en réalité. Ils sont intouchables et face à eux l’administration fiscale est devenue impuissante. Affirme t-il. Mais justice est de reconnaitre  aussi que certains agents contrôleurs des impôts ne sont pas des saints et encore moins des incorruptibles. Et là c’est  tout un autre sujet. K-Mel