Souk-Ahras
Des Français pour le problème de l'eau

par A. Gatouchi

Face au récurrent et en même temps préjudiciable problème de déperditions que pose le réseau local d'AEP, les responsables du secteur ont finalement eu recours aux compétences françaises en la matière. Un bureau d'études (BCOEM) est, dans cet ordre d'idées, à pied d'oeuvre, depuis bientôt une année (avril 2007) dans la wilaya de Souk-Ahras,

                                        

avec pour mission la refondation du système d'alimentation des citoyens en eau potable. Le projet s'étalera sur 21 mois et se propose moult charges, dont celles d'actualiser la cartographie des réseaux AEP de la ville, d'établir une expertise et un diagnostic des infrastructures et ouvrages hydriques, la sectorialisation du réseau de distribution et enfin la modélisation et le plan directeur d'AEP.
L'objectif attendu de cette mini-révolution étant de parvenir à terme à une fréquence quotidienne H24 de l'eau dans les robinets, tout en prenant grand soin de mettre définitivement fin à l'endémique question des fuites qui constituent la préoccupation majeure des chargés du secteur. Il est vrai qu'à la vue, toujours poignante, d'océans d'eaux partis au quotidien, à vau-l'eau justement, il y a de quoi se morfondre de dépit devant tant de gâchis d'une matière si précieuse et si vitale qui ne manquera pas, dans très peu de temps, de se raréfier avant de se transformer en source d'enjeux stratégiques dont on ne mesure pas assez la mesure à l'heure qu'il est... A ce propos, il n'est pas anodin de noter qu'en 2007, il a été recensé à Souk-Ahras-ville un total de 5.345 fuites réparties entre le lotissement Ibn Rochd, Barral Salah, route de Annaba 1 et 2, la cité Mezghiche, Ghalloussi, Aïn Ouaadallah, Chaabani, 1700 logts, où le réseau se trouve être dans un état de vétusté criante. Cette situation déteint quasi automatiquement sur la santé publique via l'apparition de maladies à transmission hydrique. Pour le compte de l'année écoulée, les services compétents ont décelé 22 cas de MTH dus à la cross-connexion, c'est-à-dire une superposition des conduites d'eau potable et des eaux usées, parmi lesquels 12 sont localisés au chef-lieu de la wilaya. Des travaux de séparation des différents réseaux seront entrepris d'ici peu pour mettre fin à l'hydre des MTH qui ont nécessité le recours à 952 analyses physico-chimiques, lesquelles ont fort heureusement plaidé la bonne qualité de l'eau servie dans les robinets. En revanche, les 426 analyses bactériologiques effectuées au niveau du laboratoire de l'ADE ont révélé 12 cas de mauvaise qualité bactérienne due justement à la cross-connexion, ce qui a amené les gestionnaires à arrêter la distribution de l'eau jusqu'à l'assainissement total des réseaux suspectés.
Pour l'heure, les travaux continuent leur bonhomme de chemin, sans faire trop de bruit autour d'eux, même si cela cause parfois des perturbations dans la distribution, mais n'est-ce pas là un menu détail par rapport à l'envergure du challenge et des résultats auxquels ils devraient donner lieu ?