PROSTITUTION A SOUK AHRAS

Un phénomène qui  s'amplifie et se banalise


L'ampleur du phénomène de la prostitution à Souk Ahras est intimement lié au contexte économique de la ville qui voit jour après jour la fermeture de ces usines et la délocalisation de ces emplois. Chômage, cherté de la vie, manque de solidarité et surtout absence du soutien de l’État malgré ses richesses poussent un grand nombre de jeunes femmes souk-ahrassiennes vers la prostitution comme seul et unique moyen de survie.

A Souk Ahras, la grande misère d’une grande partie de la population révèle que de plus en plus de femmes s'adonnent à la prostitution, incluant certaines mères de familles monoparentales et cela pour boucler leurs fins de mois difficiles. La banalisation accrue de cette prostitution dénote l’indifférence des autorités locales face à ce problème et leurs manque de volonté à combattre les causes de ce fléau social qui sali l’image de Souk Ahras ville jadis connue pour sa pudeur et sa pudicité.

La cité de Barral Salah située au sud de la ville de Souk Ahras résume à elle seule ce phénomène qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Dans cette cité, il arrive même de voir accrocher sur des portes des maisons l’écriteau « Maison honnête » pour se différencier des autres demeures qui ne sont en réalité que des lieux clandestins de débauche.

Inconnue depuis la création du centre universitaire de Souk Ahras ,la prostitution estudiantine est l’autre phénomène qui se banalise avec le temps. Alors que les dépenses incontournables – logement, transport, nourriture – ont augmenté, beaucoup d’étudiantes vivraient avec moins de 800 Da par mois. Même issues de la classe moyenne, nombre d'entre elles n'échappent pas à la précarité et s’adonnent sans gêne aucune au plus vieux métier du monde pour financer leur cursus.

A Souk Ahras, les témoignages et alertes se multiplient pour dénoncer l’absence de l’État qui au lieu de s’intéresser sérieusement aux problèmes des étudiants et augmenter substantiellement leurs bourses, enfle les pensions et diversifie les multiples droits et avantages des moudjahine et des enfants de chouhada, ces privilégiés du système mafieux qui nous dirige, qui par cupidité, convoitise et rapacité ont ruiné le pays et pousser les jeune à se jeter dans la mer.

Cette situation critique que vit nombreuses de nos filles, sœurs et mères nous appelle à faire plus d’efforts et de solidarité et cela sans compter sur nos malheureux responsables, afin d’aider ces malheureuses femmes à sortir de l’emprise de la misère et de l’indifférence générale. Une femme qui se prostitue pour survivre est honte inscrite sur le front de chacun de nous disait Tertullien l’africain.                                                                            Par K-Mel

Vos réactions