La mort aux trousses
13 octobre 2009 - Par VINCENT PELLEGRINI
Traqué par les islamistes, le journaliste algérien en exil, Mohamed-Cherif Bouhouia est venu frapper à la porte de notre journal Le Nouvelliste pour nous raconter son histoire.
Il en appelle, en cette chaude après-midi sédunoise, à la solidarité journalistique parce que les services sociaux et les associations ne veulent ou ne peuvent pas s’occuper de vous pour une longue durée si vous n’êtes pas un requérant d’asile ni domicilié quelque part. Or, Mohamed-Cherif ne veut pas demander l’asile. Ce serait notamment risquer de ne plus pouvoir retourner en Algérie et ce serait surtout donner aux islamistes qui le traquent l’ultime victoire.
Mohamed Bouhouia est arrivé à Paris, forcé et con-traint, voici huit ans à cause des terroristes islamistes algériens qui voulaient le liquider (il se sent menacé physiquement aujourd’hui encore en Algérie par les islamistes et par la «maffia politico-financière» dont il a dénoncé les malversations dans les différents journaux où il a travaillé)). Et Mohamed a dû quitter son petit appartement de Paris voici quelques mois car les islamistes l’avaient retrouvé et menacé de mort à de réitérées reprises.
Aujourd’hui, il est désespéré d’en être là alors qu’il a servi selon son expression «une noble cause» et qu’il a même failli en payer le prix du sang comme nombre de ses confrères journalistes algériens, qui ont eu encore moins de chance que lui.
La serviette de Mohamed
Dans la serviette de Mohamed – son seul bagage en Suisse – il n’y a que des papiers. Notamment ses articles parus dans les nombreux journaux algériens où il a travaillé à partir de 1992, après ses études universitaires de français et de journalisme (il parle et écrit parfaitement notre langue). Des journaux nationaux de tendance progressiste que Mohamed Bouhouia définit comme des quotidiens d’opposition au Gouvernement algérien.
Ces titres où il a écrit ont dénoncé durant de nombreuses années la corruption, les injustices sociales et l’autoritarisme du régime unique, nous explique-t-il. Des journaux où il a usé de sa plume pour dénoncer l’islamisme violent et ses massacres: «Alger républicain», «Le Matin» (à Alger, fermé aujourd’hui), la «Liberté», «Le Soir d’Algérie», «El Acil» à Constantine et enfin «L’Est républicain» à Annabat Souk-Ahras, localité anciennement dénommée Tagaste, là où est né saint Augustin sur lequel Mohamed a d’ailleurs beaucoup écrit.
Mais pourquoi avoir travaillé dans tant de journaux différents et pourquoi avoir utilisé très vite le pseudonyme «Youcef Ilyes» au lieu de signer Mohamed Bouhouia? Parce que les islamistes violents ciblaient les intellectuels au premier rang desquels les journalistes. A partir de 1992, ce fut la chasse à l’homme. Ce sont ainsi 87 journalistes algériens qui ont été liquidés par des fanatiques qui les considéraient comme des symboles de l’Occident – surtout ceux qui étaient francophones – et comme des alliés de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme. Mohamed connaissait personnellement la majorité de ses confrères assassinés. Ils ne pouvaient pas échapper aux islamistes qui avaient les listes de tous les journalistes algériens.
«Dix ans de sang versé pour rien», résume avec tristesse Mohamed Bouhouia qui se retrouve en cet après-midi d’octobre échoué dans une contrée qui ne sera jamais la sienne, loin de sa femme malade du cancer et de ses trois enfants dont l’un est aussi gravement malade. Les siens sont en effet restés en Algérie lorsque la catastrophe est arrivée, voici huit ans.
Existence sous pseudo
Mais revenons au début de l’histoire de Mohamed. Plusieurs fois menacé de mort dans la rue à Alger par des islamistes très bien renseignés sur son identité réelle (alors que Mohamed signait ses articles sous un faux nom et changeait souvent de journal pour ne pas être repéré), notre confrère journaliste a un jour appris en rentrant chez lui que deux terroriste islamistes s’étaient présentés à son domicile pour dire à sa femme qu’ils savaient qui se cachait sous le pseudonyme de Youcef et qu’ils auraient sa tête.
Les forces de sécurité, ne pouvant pas protéger Mohamed, lui ont conseillé de quitter le pays au plus vite car il ne pouvait plus vivre nulle part en sécurité en Algérie tant les islamistes étaient bien renseignés. Et c’est ainsi que Mohamed est arrivé il y a huit ans à Paris où il a survécu plus que vécu, écrivant des piges pour des journaux associatifs ou comme rédacteur en chef d’un journal pour les exilés qu’il avait lui-même fondé et dont il était le seul rédacteur. L’aide sociale partant pour sa famille… Il ne l’a d’ailleurs revue que deux fois en neuf ans. Et à chaque fois que Mohamed est rentré en Algérie c’était quasi clandestinement avec la peur au ventre, restant un mois entier dans l’appartement familial sans oser en sortir de peur d’être reconnu dans la rue.
L’exil, toujours plus loin
A Paris, banlieue de Seine-Saint-Denis, dans le 93e arrondissement qui est fortement infiltré par les islamistes, Mohamed a de nouveau été repéré par les fanatiques qui ont tissé des réseaux très actifs. Il faut dire que le journaliste avait infiltré les milieux islamistes car il travaillait depuis des années à l’écriture d’un grand ouvrage pour essayer de comprendre. Toujours est-il qu’il a été à nouveau confronté à des menaces de mort proférées contre lui à quatre reprises dans la rue. Plusieurs plaintes ont été déposées en vain. Mohamed me montre les lettres des syndicats français de journalistes qui ont demandé à l’époque aux autorités de faire quelque chose pour un confrère en danger de mort. Mohamed a aussi alerté sur son cas le ministère français des Affaires étrangères à l’occasion de la Journée mondiale de la presse, mais là encore rien ne s’est passé. Pas même après une grève de la faim qui vaudra à Mohamed quelques lignes d’une agence de presse.
Et puis, il y a quelques mois, un homme qui monte avec lui dans l’ascenseur de son immeuble parisien, sort un pistolet et lui dit: «Nous, c’est avec ça qu’on parle.» Le soir même, Mohamed Chérif est dans le train pour Genève sans même avoir pris le temps d’emporter quoi que ce soit hormis la serviette dont il tire devant moi le manuscrit enfin terminé du livre, fruit de plusieurs années de recherches: «Les trois religions monothéistes, l’humanité et les enjeux géopolitiques et géostratégiques mondiaux».
Ce livre sera-t-il un jour publié? Que va devenir Mohamed-Cherif Bouhouia qui n’a pour l’instant trouvé asile territorial ni en France ni en Suisse? Cet après-midi-là l’islamisme a cessé d’être pour moi une question théorique. Car il poursuit ses victimes jusqu’en Valais pour leur infliger une errance qui ressemble à une petite mort.
Lire l’article en entier : http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/valais/la-mort-aux-trousses_9-167152
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