Vieux bâti à Souk Ahras

Le fardeau des années

Des cas d’effondrement partiels - fort heureusement sans pertes humaines - ont été signalés ces dernières années, notamment à Bir Youcef, à Tagtaguia où la vétusté des constructions, remontant à plus d’un siècle et jamais rénovées, sont dans l’indivision ou dans des situations litigieuses entre propriétaires et locataires ou héritiers, dont certains sont déjà à leur troisième génération.

C’est aussi le cas de plusieurs autres bâtisses des rues de l’ALN, Victor Hugo, Frantz Fanon, Djebar Amor, Sainte-Monique, Pasteur, Amirouche et Ibn Badis. Le drame fut évité de justesse, il y a des années, à la rue Chihani Bachir, quand une construction abritant plusieurs familles s’effondra partiellement provoquant un climat de panique générale et occasionnant des blessures à un habitant. Idem pour un immeuble sis à la rue Ben Boulaïd qui transforma après effondrement un salon de coiffure en décombres. Encore une fois, le pire fut évité de justesse. La vétusté du parc immobilier de Souk Ahrasaffecte également des locaux dépendant de quelques administrations et institutions publiques, même si les initiatives allant dans le sens de la réalisation d’expertise ou de contrôles techniques se comptent sur les doigts d’un manchot. Seul le siège de l’ancienne mairie, transformé en musée, connaît des travaux de réfection après une dégradation due au fardeau des années et du manque d’entretien. Les responsables du CTC se sont prononcés récemment pour le cas d’un minaret menaçant ruine à la mosquée El Aman située non loin d’une école primaire et d’une rue commerçante du centre-ville. La bâtisse de plus d’un siècle, qui fut rénovée en 1976, représente, selon des citoyens, un danger réel, notamment depuis l’apparition de quelques effritements et la constatation par les services compétents de façades sclérosées. Lesquels services ont également émis des réserves quant à l’occupation d’une partie de l’école Pasteur libérée par la direction de l’éducation, mais réoccupée avant de subir des travaux de réfection malgré l’expertise du CTC qui a été formel quant au risque d’un effondrement imminent. La situation des vieilles battisses à Souk Ahras se trouve compliquée davantage par la crise du logement, l’exode rural et un impressionnant boom démographique. Les constructions vétustes n’ont été que rarement prises en compte par l’ex-commission de l’OPGI ni celle de l’APC plus tard et pour cause l’on trouve souvent du mal en milieu d’un pléthore d’héritiers, de co-héritiers, de simples locataires à distinguer vrais les postulants des flibustiers. Souk Ahras-sud est déjà une partie de la ville qui a vieilli dont l’on se contente pourtant de rêver de projets de relogement à l’instar du coup d’éclat réussi il y a une année à El Fernak. Notons enfin l’existence de volonté de rénovation aussi bien chez les particuliers que du côté d’institutions et organismes publics malheureusement égarés dans les dédales de la bureaucratie ou réduite par l’effet d’interminables situations conflictuelles d’héritage.

                                                                                                                                                                             A. Djafri   El Watan