Souk Ahras

Deux projets d’envergure réceptionnés en 2008

Deux grands projets d’utilité publique pour la ville de Souk Ahras seront réceptionnés au cours de l’année 2008, apprend-on auprès des responsables.

Il s’agit, d’abord, de la double opération de réhabilitation et d’extension de la grande mosquée El Amen, classée « construction menaçant ruine » par les services techniques depuis des années. Appelé à assumer le rôle d’institution religieuse, éducative et culturelle, ce futur pôle sera doté d’autres structures, à savoir une salle de conférences, une école pour l’apprentissage du Coran, une grande bibliothèque, en plus de plusieurs autres commodités. Un parking souterrain payant et des commerces annexés à l’édifice assureront des recettes permanentes qui serviront à l’entretien et aux différents autres besoins de la mosquée. D’un coût global de 700 millions de dinars, ce projet vient apporter du baume aux cœurs des citoyens de Souk Ahras, contraints depuis des mois à s’entasser dans la mosquée d’El Attik ou celle d’Ibn Badis, trop exiguës pour répondre au nombre des fidèles qui s’y rendent quotidiennement. A rappeler que la construction accusait un état de décrépitude avancé et représentait une menace pour les élèves de l’école primaire Pasteur. Le pont devant relier la partie nord à la partie sud de la ville est l’autre projet d’envergure qui sera achevé dans les mois à venir. Lancés depuis deux années, les travaux ont connu un léger blocage dû aux réticences de certains partenaires, pour atteindre depuis peu un taux d’avancement dépassant les 70%. L’enveloppe allouée est estimée à 600 millions de dinars. Ce projet est susceptible de diminuer, un tant soit peu, des embouteillage et goulots d’étranglement constatés quotidiennement au niveau de la gare ferroviaire, et qui rendent presque impossible le trafic routier pendant les heures de grande affluence. A. Djafri

Souk Ahras

 Travail au noir, conflits, grèves et le reste

                                                                                                                                                                                                                                                                                          par A. Gatouchi

L'inspection du Travail a fait, à croire le foisonnement de chiffres qui caractérise le bilan 2007, feu de tout bois. L'analyse des données statistiques de l'activité économique et la synthèse de la situation sociale qui a marqué l'exercice écoulé font ressortir, d'après l'appréciation de M. Abdallah Mesrati, inspecteur en chef de l'IWT de Souk Ahras, une maîtrise de plus en plus nette des conditions de travail, qui a, le plus logiquement du monde, déteint sur le climat social qui a vécu une année vierge de tout conflit collectif de portée locale. Cette sérénité a, en revanche, fait faux bond à l'intérieur de la maison UGTA, conséquence du libre jeu des sections syndicales, chose qui a généré des perturbations au sein d'entreprises et institutions, à l'image de l'ADE, du complexe lainier LASA et de la protection civile... Le calme relatif qui a baigné le monde du travail à Souk Ahras n'a pas, pour autant, autorisé les agents de l'Inspection à dormir sur leurs lauriers.

Leur activité de contrôle n'a point connu de répit. En témoigne le nombre de visites enregistrées en douze mois qui sont de l'ordre de 499 dont 437 à caractère spécial et 59 contre-visites, l'ensemble assorti de 1.042 mises en demeure, 323 PV d'infraction. Comme signalé précédemment, en l'absence de conflits collectifs, ce sont ceux dits «individuel» qui ont polarisé l'attention avec 515 litiges. Les accidents de travail (162) constituent 30% environ du taux global des conflits. Au rayon plus gai de création d'emploi, on note non sans plaisir que l'année 2007 a enregistré 1.096 nouveaux emplois permanents répartis entre moult secteurs d'activité comme peuvent l'être l'administration et les institutions publiques (192 postes), le secteur économique (210), soutien à l'emploi de jeunes (694). Les emplois temporaires sont estimés à 17.922 postes. Le secteur public a, comme de bien entendu, englouti le gros des effectifs avec l'enrôlement de 11.039 éléments, au même moment le secteur privé n'en a pris que 7.979. Au total, ce sont 19.018 embauches qui ont été comptabilisées dont 4.127 ont souri aux candidats du sexe féminin. A contrario, le chapitre «perte d'emploi» réfléchit à l'attention de l'opinion publique, la malheureuse donne relative à la dissolution, sans rémission aucune, de l'unité économique «Papier rosa» qui, après une plus ou moins longue période d'agonie, a fini par rendre l'âme, non sans condamner entre-temps 202 familles à la précarité du quotidien incertain. Cette même année a vu le licenciement de 48 travailleurs et le départ à la retraite de 782 autres. Les arrêts de travail déplorés s'élèvent à deux seulement, de caractère national de surcroît; ils sont repérés à la SNTF où il a été enregistré le débrayage de 202 cheminots sur un effectif global de 362. Etalés sur 13 jours, ils ont pour élément déclencheur, les salaires et les indemnités. Le secteur de l'Education nationale a vu le recours à la grève de 21 de ses salariés sur un total de 794 avec pour cause le salaire et le statut. La perturbation a duré 21 jours, assure l'inspection du Tavail qui précise que les deux mouvements de grève ont brillé par le non-respect des procédures. Les conflits individuels s'élèvent pour le compte de l'année précédente à 515 dont 333 enregistrés dans le secteur des industries. L'Inspection en a réglé 32, le bureau de conciliation 11 alors que 372 ont dû emprunter le chemin du parquet. Les causes essentielles à l'origine des conflits ont pour nom les salaires, les licenciements et les sanctions abusifs, les déclarations à la sécurité sociale et les congés. Le relativement élevé nombre de dossiers transmis à la justice constitue un indicateur sérieux, juge M. Mesrati, de l'inefficacité du bureau de conciliation dont la composante gagnerait à s'adapter aux mutations survenues et à être en adéquation avec les objectifs qui lui sont assignés. La lutte contre le travail au noir a motivé 580 visites qui ont ciblé 2.373 employés parmi lesquels 1.491 n'étaient pas déclarés d'où la rédaction de 162 mises en demeure et 121 infractions. Les secteurs, les plus souvent pointés du doigt, dans ce registre, sont les bâtiments (558 mises en demeure et 186 PV d'infraction), les services (341 et 127), les industries (131 et 09), l'agriculture (12 et 01). La non déclaration des travailleurs a concerné en 2007, 627 sur un total de 1.527 agents soumis au contrôle, répartis entre 299 entreprises. Cette carence a donné lieu à 121 PV d'infraction, puissent-ils dissuader les véreux employeurs de poursuivre leurs quêtes trompeuses. A signaler enfin, l'assiduité du personnel de l'Inspection, auteur de sept journées d'information et d'études qui ont traité de thèmes aussi importants que le travail non déclaré, la convention-cadre SNMG, les mesures d'encouragement à la promotion de l'emploi, le travail des enfants, la prévention des risques professionnels, le placement des travailleurs...

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